La Maîtrise des Mauvaises Herbes
Le plaisir du jardinage est très souvent « grignoté » par la corvée du désherbage… bien sûr, au départ c’est gratifiant… « on fait propre là où c’est sale, on sauve la plante en danger » mais rapidement, la nature est trop puissante, trop rapide, et puis, on manque de temps, quand ce n’est pas le dos qui n’en veut plus… bref le jardin devient fastidieux.
Et pourtant, il est très facile de rester « maître » de la situation, et qui plus est, avec peu de temps… quelques pratiques judicieuses, éprouvées, vont nous aider.
Un peu d’agronomie pour éclairer le propos
Les plantes se classent en deux types selon leur mode de reproduction
Les plantes annuelles : elles se multiplient par leurs graines essentiellement, tous les ans… elles ne vivent qu’une année
Les plantes vivaces : elles se multiplient par « voie végétative » : elles accumulent des réserves nutritives dans leurs racines, leurs bulbes, pour réapparaître au printemps, grâce à ces réserves nutritives, qui donnent une puissance de pousse toujours surprenante.
Autre classification : les graminées ou monocotylédones : une seule feuille pousse à la germination, tel un fil, puis la plante « talle » elle pousse un deuxième brin puis 3 puis 10, 50 brins …le gazon est une graminée
Les dicotylédones : ce sont toutes les autres : en germant la graine émet deux feuilles (cotylédonaires) puis viennent les feuilles vraies.
1 ère pratique Le griffage précoce
Ce qu’il faut savoir :
Le sol est gorgé de graines qui attendent à tous les niveaux de profondeur.
Seules les graines en surface germent, sous l‘effet des rayons solaires.
La graine en germination émet en premier une sorte de racine qui se ramifie tout de suite pour ancrer la plantule et lui assurer l‘approvisionnement en eau … les feuilles cotylédonaires apparaissent ensuite, puis les feuilles vraies .
Donc si nous désherbons lorsque nous voyons les feuilles des mauvaises herbes, il est déjà bien tard, la mauvaise herbe est déjà bien installée, cramponnée à ces racines et le désherbage va demander du temps, des précautions, et l’outil, le sarcloir, va détruire aussi une bonne partie des racines de notre plante, fleur ou légume.
Le griffage précoce comme son nom l’indique, consiste à griffer le sol superficiellement, alors que le sol parait encore propre… c’est ultra rapide, pas besoin de se baisser, et très efficace, car ce griffage met au jour, toutes les graines en germination…deux heures de soleil et elles seront détruites.
L’outil nécessaire est une griffe à 3 ou 5 dents, dents plates si possible… il convient de ne pratiquer que si nous disposons de 2 heures de soleil minimum sinon c’est raté.
En général, 2 griffages précoces suffisent pour détruire les graines de surface, parfois 3, mais l’opération est tellement rapide que l’on peut estimer que ce type de désherbage demande 5 fois moins de temps que le ou les sarclages traditionnels.
Le désherbage précoce n’est pas dans nos habitudes et nous avons souvent pour excuse que nous n’avons pas le temps… c’est dommage, car de toute façon il faudra bien désherber er cela nous prendra beaucoup plus de temps .../…
La Maîtrise des mauvaises herbes - suite
2ème pratique La couverture végétale permanente
Les graines des plantes annuelles ne germent qu’en surface, et de plus sous l’effet des rayons solaires…il suffit donc de couvrir le sol en permanence pour supprimer le rayon solaire et ainsi, bloquer la germination des mauvaises herbes de type « annuelles »…c ‘est tout simple !
Les autres bienfaits de la couverture végétale permanente
L’effet Parasol
L’effet Parapluie
L’effet fertilisant
L’effet Labour…. tous ces points sont traités dans la fiche numéro 3
Quoi utiliser ?
La tonte de gazon est parfaite sous réserve de ne mettre que quelques centimètres… en gros paquets, la tonte pourrirait et l’effet serait négatif.
La paille et le vieux foin sont plus éfficaces ,car c’est une couverture longue durée.
En fin de saison, les feuilles mortes sont idéales.
Une seule précaution… veiller á maintenir la couverture en continue : dès qu’une plage est découverte, les graines germent et il faut désherber…perte de temps
3ème pratique - l‘humectation
Nous avons vu plus haut que les vivaces repartent au printemps, grâce aux réserves nutritives stockées dans leurs racines… la couverture végétale ne les gêne pas du tout : elles sont capables de percer une grosse épaisseur… elles sont vraiment très puissantes : ce sont, les liserons, les chiendents, les chardons, les oseilles etc.
Le sarclage traditionnel est long, fastidieux et la plus part du temps inopérant car les fameuses réserves nutritives sont pratiquement inépuisables et la mauvaise herbe réapparaît très vite.
La pratique de « l’humectation » reste la meilleure solution, car elle permet, seule, l’éradication.
Dans une demi bouteille, diluer 1 partie de " desherbant gazon " pour 10 parties d’eau… utiliser un pinceau
de 2 cm de largeur, emmanché pour éviter de se baisser…tremper le pinceau, l’égoutter, puis toucher 1 fois seulement la mauvaise herbe… on peut faire 20 touches avant de retremper le pinceau… l’effet est assez lent, 15 jours en moyenne… parfois, il convient de repasser.
Lorqu'il s'agit de chiendent, ce procédé sera inefficace puisqu'il s'agit d'une "graminée... seul le glyphosate sera opérant... mais on n'a plus le droit de prononcer ce nom !
Il faut cependant mentionner que cette molécule est 100 fois moins toxique que la nicotine... les barèmes de toxicité en attestent...
Précaution : si une feuille de la fleur, du légume est touchée par mégarde, il suffit de couper la feuille immédiatement.
Plus on traite la mauvaise herbe jeune, meilleure sera l’efficacité… traiter un vieux liseron développé est quand même très difficile.
Cette pratique bien menée, sur 2 années, permet l’éradication totale des vivaces.
En conclusion, ces trois pratiques sont complémentaires… elles doivent permettre de réduire considérablement la corvée du désherbage, donc de développer au maximum le plaisir du jardinage.
Les Amis des fleurs d'Isle
